La déclaration de cessation des paiements est une démarche cruciale pour les entreprises en difficulté. Elle permet de signaler aux autorités compétentes que l’entreprise n’est plus en mesure de faire face à ses dettes et d’entamer une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Dans cet article, nous vous expliquons en détail les étapes à suivre pour effectuer cette déclaration dans les meilleures conditions possibles.
Qu’est-ce qu’une cessation des paiements ?
Une cessation des paiements se produit lorsque les ressources dont dispose une entreprise (actifs disponibles) sont insuffisantes pour couvrir ses dettes exigibles (passifs exigibles). En d’autres termes, l’entreprise n’est plus en mesure de payer ses créanciers et doit donc entamer une procédure judiciaire pour tenter de remédier à cette situation.
Comment reconnaître la situation de cessation des paiements ?
Pour déterminer si votre entreprise est en cessation des paiements, vous devez réaliser un bilan comptable mettant en évidence l’insuffisance des ressources disponibles pour régler les dettes exigibles. Cette démarche peut être complexe et nécessite généralement l’aide d’un expert-comptable ou d’un avocat spécialisé dans le droit des affaires.
Auprès de quelle juridiction effectuer la déclaration ?
La déclaration de cessation des paiements doit être faite auprès du Tribunal de commerce si l’entreprise est une société commerciale, ou auprès du Tribunal de grande instance si l’entreprise est une société civile. Dans tous les cas, il est recommandé de consulter un avocat pour vous accompagner dans cette démarche et vous assurer que toutes les conditions sont réunies pour déposer la déclaration.
Quels sont les délais à respecter ?
Le dirigeant d’une entreprise en cessation des paiements doit effectuer la déclaration dans un délai maximum de 45 jours après la date de cessation des paiements. Passé ce délai, le dirigeant s’expose à des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Que doit contenir la déclaration ?
La déclaration de cessation des paiements doit être accompagnée des documents suivants :
- L’état des créances et dettes échues à la date de cessation des paiements ;
- L’inventaire estimatif des biens du débiteur ;
- Les comptes annuels du dernier exercice clos, s’ils n’ont pas encore été approuvés par l’assemblée générale ;
- L’état actif et passif des sûretés ainsi que l’état des engagements hors bilan ;
- L’extrait Kbis ou toute autre pièce justifiant de l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers ;
- Le pouvoir du représentant légal s’il n’agit pas en qualité de dirigeant ;
- Le règlement intérieur du tribunal compétent, le cas échéant.
Quelles sont les conséquences de la déclaration sur l’entreprise et ses dirigeants ?
Une fois la déclaration effectuée, le tribunal examine la situation de l’entreprise et décide des mesures à prendre. Ces mesures peuvent aller d’un simple redressement judiciaire, visant à permettre la poursuite de l’activité et le maintien de l’emploi, à une liquidation judiciaire, entraînant la vente des actifs de l’entreprise pour rembourser les créanciers. Les dirigeants peuvent également être sanctionnés en cas de faute de gestion ayant contribué à la cessation des paiements.
Quel accompagnement est disponible pour les entreprises en cessation des paiements ?
Face à une situation de cessation des paiements, il est essentiel pour les dirigeants d’être bien accompagnés. Ils peuvent solliciter l’aide d’un avocat spécialisé dans le droit des affaires ou d’un expert-comptable pour les aider à réaliser leur bilan comptable et à préparer leur déclaration. De plus, plusieurs organismes publics et privés proposent un soutien aux entreprises en difficulté, tels que les chambres de commerce et d’industrie ou encore les mandataires judiciaires.
Ainsi, déclarer une cessation des paiements est une étape cruciale pour les entreprises en difficulté. Il est important de reconnaître rapidement cette situation afin d’agir dans les meilleurs délais et de bénéficier de l’accompagnement adapté. Les dirigeants doivent se montrer rigoureux dans la préparation de leur déclaration et s’entourer des conseils d’experts pour maximiser leurs chances de redressement.